A la veille de l’évènement qui devait rassembler le barreau dans la joie : sa Rentrée Solennelle, une ombre s’est portée : notre confrère Christian LEIPP nous a quittés et tous les avocats, des plus anciens au plus jeunes, sont dans la peine. C’est que Christian LEIPP a fait plus qu’être un avocat brillant (le grand prêtre des saisies immobilières) un mandataire d’audience au tribunal de commerce habile, un chargé d’enseignement à l’EFB bienveillant, un auteur aussi (*). Ce fut un pionnier !
Inscrit au barreau de PARIS en 1970, cet audacieux décida, avec quelques-uns tout aussi audacieux, de « franchir le périphérique » pour donner naissance en dépit des obstacles (et ils furent nombreux) à notre communauté.
Passionné par le progrès et les nouvelles technologies, il fut le premier (les plus anciens s’en souviennent ) à faire choix d’un téléphone portable, lequel n’avait d’ailleurs de « portable » que le nom puisqu’il s’agissait d’une valise lourde et… encombrante.
Il y avait quelque chose du Professeur TOURNESOL chez Christian, mais il y avait surtout de la générosité et la volonté de partager son savoir avec les plus jeunes sans jamais être fat.
Dans les derniers temps de sa vie, le regard était parfois absent mais l’œil demeurait rieur et l’on retrouvait alors un peu de celui qu’il était et restera à jamais dans le cœur des avocats : un histrion magnifique !
A sa famille et à ses proches, le barreau entend exprimer ici ses plus sincères et ses plus affectueuses condoléances.
(*) « VENTES JUDICIAIRES D’IMMEUBLES, MODE D’EMPLOI ». Gazette du Palais 2001. »
Voilà plus de vingt ans qu’il s’engage, dénonce et défend ayant délaissé la plume pour la remplacer par la peinture, une peinture dite « de rue » qui offre aux murs gris et sales de nos villes désincarnées un souffle poétique terriblement salutaire.
Pour ceux qui fréquentent la maison d’arrêt de FRESNES, C215 alias Christian GUEMY, n’est pas un inconnu ; c’est en effet à lui que l’on doit les vingt et un portraits de détenus connus ou inconnus (et pas que) qui ornent des pans entiers de ses murs mais savent-ils que C215 est l’un des artistes les plus fameux de la scène du « street art » internationale et que ses portraits tapissent les rues du monde entier. Des portraits vibrant d’émotion d’enfants, de laissés-pour-compte, d’anonymes dont les visages nous questionnent : qui sont-ils, quelles intentions les habitent, quelles émotions les emportent, que nous dit leur regard… ?
L’artiste est aujourd’hui sorti du tout revendicatif et le voilà qui est sollicité par les institutions mais l’homme est toujours en quête d’humanité et son engagement ne faiblit pas.
Le mieux connaître et appréhender (un peu) son œuvre, c’est à quoi nous invite notre Bâtonnier via la nouvelle exposition éphémère qui se tiendra du 8 septembre au 8 novembre dans les locaux de l’Ordre mais gageons que vous aurez aussi à cœur de lire l’interview que l’artiste a généreusement accepté d’accorder à notre commission communication et que vous trouverez ci-après.
Coup d’œil sur l’œuvre de l’artiste (PDF)
Lire l’interview.
Inspirés du droit canadien et inscrits dans notre loi depuis plus de vingt ans, les MARDS ou modes de règlement amiable des différends sont désormais plébiscités par nos juges quels qu’ils soient et quelle que soit leur office. C’est qu’on leur prête la vertu de permettre à nos concitoyens d’échapper à un procès long et coûteux. Les avocats ne pouvaient sans manquer à leur mission ignorer « l’amiable » et ils l’ont adopté même si certains demeurent encore sceptiques quant à leur pertinence…
La commission communication a souhaité en savoir davantage ; aussi a-t-elle décidé de donner la parole à deux avocates du barreau, deux éminentes actrices de « l’amiable », nos consœurs médiatrices Françoise KALTENBACH, avocat honoraire, ancien membre du conseil de l’Ordre et co-présidente d'AVO’MARDS et Virginie MAX-CARLI, co-secrétaire d’AVO’MARDS formée au droit collaboratif.
Elles répondent ici sans réticence et nous font partager leur engagement et leur détermination. Qu’elles en soient chaleureusement remerciées !
Retrouvez-les à la page « MAÎTRES, VOUS AVEZ LA PAROLE » rubrique « PAROLES D’AVOCATS
La caricature a cela de bon qu’elle nous invite, à l’instar de Monsieur de BEAUMARCHAIS à « rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer ». C’est à quoi notre Bâtonnier nous convie, avec le concours de la commission communication, via cette nouvelle exposition éphémère consacrée à Honoré DAUMIER.
Lithographe, peintre et sculpteur, c’est en 1830 que DAUMIER commencera sa carrière de caricaturiste en réalisant des lithographies pour la revue satirique « La caricature» et qu’il rencontrera le succès pour ses portraits à charge des politiciens de la « Monarchie de Juillet ».
En 1832 celle qu’il réalisera de Louis-Philippe qu’il représentera en Gargantua lui vaudra d’être condamné à six mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de cinq cents francs, considérable pour l’époque.
Après avoir exécuté sa peine il poursuivra certes son activité mais cette cruelle épreuve le conduira à consacrer ses travaux non plus au monde politique à proprement parlé mais aux mœurs du temps. Ainsi s’avisera-t-il croquer le théâtre, les bourgeois, les artistes, les transports en communs, les artisans, les employée… bref, tout ce qui compose la société du 19ème siècle.
Et il n’oubliera pas les « gens de justice » qu’il croquera avec une fougue rancunière tant était vivace le souvenir cruel de la prison et n’épargnera ni les avocats, emballés et vaniteux, ni les juges assoupis , moqueurs ou inexorables, et pas d’avantage les plaideurs exaspérés. Ce sont rien moins que trente-huit lithographies qu’il leur consacrera entre 1845 et 1948, toutes parues dans la revue « Charivari ». De cette série Arsène ALEXANDRE (*) a pu dire : « Jamais depuis Rabelais, la gent chicanière n’a été plus serrée de près, plus fouillée, plus implacablement disséquée dans ses trucs, dans ses manies, dans ses audaces, dans ses roueries ».
De cela, les neuf lithographies que cette exposition vous propose vous convaincront assurément.
L’humour est parfois (souvent) cruel mais il invite au rire. Alors, rions ensemble, voulez-vous ?...
(*) Arsène ALEXANDRE (1859-1937) : journaliste, critique d’art et inspecteur général des musées.
Retrouvez les photos de l'exposition (PDF)